Chroniques du Itiaï
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Chroniques du Itiaï

Oyez, oyez, l'histoire du XXIVième siècle...
 
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 Je serais là...

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Sirilatie
~ La Reine-Fleuve ~
Sirilatie


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Localisation : Au Château

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MessageSujet: Je serais là...   Je serais là... Icon_minitimeMer 22 Sep - 5:17

  • Sirilatie jeta un regard au cadran solaire qui se trouvait sur la grande place où elle avait fait son discours quelques mois plus tôt. Elle était à l'heure. Elle était bien évidemment à l'heure.
    A présent, chacun de ses gestes comptait, chacune de ses paroles, chacun de ses mouvements voulait dire quelque chose. Elle était la Reine du Itaï et devait le rester ! L'amputation que lui avait fait subir l'Opposition ne durerait pas plus longtemps ! Rien que le fait de franchir la Ligne serait un acte symbolique et bien sûr, la foule et les ménestrels seraient là pour chanter ce passage pendant des années encore. Cependant, elle se demandait bien pourquoi Rytë et les Nouveaux Sages l'appelaient à faire des négociations dès à présent alors que la Ligne coupait la Ville depuis déjà plusieurs mois, la faisant saigner littéralement. Peut-être s'était-il passé quelque chose en sa faveur... ou peut-être avaient-ils des plans démoniaques... Hélas, la jeune femme ne pouvait ni le voir, ni le deviner jusqu'à ce que les portes de la Tour se referme sur elle.

    Heureusement, pensa la Reine-Fleuve, elle avait assuré ses arrières. L'annonce du Rendez-Vous avait secoué toute la population et tout le monde savait que c'était censé être un Rendez-Vous inoffensif. Si Rytë tentait quelque chose contre elle, il aurait la population à dos. De plus, Kaleb l'avait de nouveau aidée à placer entre son corset et sa robe, les plaques de métal qui l'avaient déjà sauvée une fois. Et elle comptait fortement sur ses talents de Mage pour la protéger d'une éventuelle attaque magique, car si les armes étaient interdites, Sirilatie n'ignorait pas que tous les Sages étaient aussi des Mages et qu'elle ne maîtrisait pas non plus la magie. Son point fort était la politique, pas le combat. Quant au Palais, Cilinör s'en occupait : elle était donc assurée, enfin, le plus possible que celui-ci ne tomberait au mains de personnes tandis qu'elle était dans l'Autre Partie.

    Pour l'instant, elle devait cependant se contenter d'attendre. Attendre dans la Rolls royale qui la faisait traverser le Itiaï sous les yeux de la foule jusqu'à l'Autre Partie. Attendre dans sa plus belle robe d'apparat, mais aussi sa moins confortable. Celle qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle qu'elle portait le jour de son Couronnement : pour montrer à tout le monde qu'elle était la seule personne qui puisse posséder légitimement le pouvoir. Et non pas les Sages.
    En effet, sa robe possédait un long col qui s'élargissait au fur et à mesure qu'il s'envolait vers le haut de sa tête, protégeant son cou, ainsi qu'un corset très droit, rigide, qui cernait sa taille mince à grâce couvert de satin, le tout était terminé par une longue et large crinoline qui lui faisait atrocement mal aux jambes quand elle s'asseyait mais qui était véritablement imposante et royale. En tout, pensa la jeune femme, elle devait bien avoir trois kilos en plus avec ses vêtements, et surtout bien plus de classe et de prestance et c'était cela qui importait. En plus du tissu bleu qui la recouvrait, elle avait demandé l'assistance à sa fidèle Liam pour peindre ses lèvres de la même couleur ainsi que ses paupières. Ses cheveux, symboles même de son titre étaient attachés en un chignon compliqué dont seules deux longues tresses dépassaient pour aller se reposer sur ses hanches et autour de son cou, la chaînette d'argent à laquelle pendait le symbole de sa Ville était parfaitement mise en évidence grâce à sa peau nue et pâle. Voilà comment se présenterait la Reine à son pire ennemi.

    Mais pour l'heure, elle se contentait de fixer un point imaginaire sur l'épaule de Kaleb qui était assis sur la banquette en face d'elle, aux côtés de Liam que la Sirilatie qui restait en la Reine avait tenu à avoir avec elle. Après tout, n'était-elle pas venue au Temple avec elle aussi ? Elle sentait ses propres mains trembler d'anticipation, d'impatience et de peur. Tant d'enjeux dans une simple rencontre ! La jeune femme se sentait presque étouffer dans son corset, l'armure pesant si lourd contre sa poitrine ! Mais ouvrir la vitre teintée aurait été une mauvaise idée : elle ne savait pas que pro-opposition se trouvait dans la foule qui s'agglutinait près de la voiture royale.
    Heureusement, encore que la cavalerie encerclait la voiture royale : Iiray était à la tête du cortège, prête à défendre sa soeur de toute agression. Le moindre geste équivoque serait sévèrement puni, Sirilatie avait pleinement confiance en son Général. Un léger sourire passa même sur ses lèvres. Elle se devait d'être assurée face à son ennemi. Même si les négociations allaient se passer sur son sol.

    Le cortège s'arrêta sur la Ligne. La jeune femme fit son possible pour calmer les battements de son coeur qui s'envolaient. A présent, elle pénétrait sur un territoire qui lui revenait de droit mais où tout le monde la détestait et voulait la voir morte. Sirilatie sentit son coeur se serrer : malgré tout, elle n'avait que dix huit étés, elle essayait de se rendre digne de son père qui avait été lâchement tué. Méritait-elle donc toute cette haine ?! Etait-elle donc si 'détestable' ?!
    Non. Non, elle avait décidé que non : elle méritait, comme son père toute l'admiration dont son peuple était capable et elle allait le prouver ! Déjà, elle sentait ses forces lui revenir. Kaleb lui sourit et lui serra la main. Sirilatie chercha le regard de Liam et crut y recevoir la même dose de force. Elle était la Reine-Fleuve et elle était la seule personne qui pouvait régner !
    Le cortège repartit. La foule ne tarda pas à se raréfier. Des soldats de l'Opposition faisaient office d'agents de sécurité. Sur l'escalier menant à la Tour, d'autres agents les attendaient pour les désarmer. Un léger sourire ironique passa sur ses lèvres : ils ne trouveraient rien. Rien de rien.

    Enfin, le chauffeur s'arrêta définitivement et se tourna vers elle. Il croyait en elle aussi et au nom de toutes ces personnes qui croyaient en elle, elle se devait de se battre et de remporter cette bataille. Kaleb sortit de la voiture pour lui ouvrir la portière tandis que Liam se chargeait de sa longue traîne en gaze bleue claire. La Reine-Fleuve sortait enfin de sa voiture sous les yeux du public.
    Et même si les partisans de l'Opposition restaient discrets, tout le monde aurait put jurer que, en la voyant sortir, la tête haute, entourée par son Vizir vêtu de noir, sa soeur aux cheveux rouges et sa jeune suivante, on aurait cru voir un gigantesque fleuve d'eau froide se déverser entièrement dans l'Autre Partie, prêt à tout détruire sur son passage, clamant sa présence légitime dans son lit.

    La Reine-Fleuve était prête.
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Rytë Kasiri

Rytë Kasiri


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MessageSujet: Re: Je serais là...   Je serais là... Icon_minitimeSam 2 Oct - 22:18

A en juger par l’agitation de l’extérieur, qui était désormais nettement perceptible à l’intérieur des murs épais de la Tour, la Reine devait, comme convenu, être à l’heure. Rytë jeta un regard à Herinnen qui se tenait à ses côtés. Non, il n’avait pas peur, il voulait juste lire dans les yeux de celui qui lui était le plus fidèle, que tout ce passerait selon leur plan. Le premier sage fit craquer une par une toutes les phalanges de ses doigts, et le son sec qu’elles émirent résonna dans le silence oppressant qui entourait les sages se trouvant à ses côtés. Il était lugubre, n’affichant pas la moindre émotion, sa longue cape noire recouvrant la totalité de son corps pour ne laisser se détacher de lui qu’un visage dont la pâleur faisait peur à voir. Il avait ramené sa capuche sur ses cheveux et en cachait ainsi les éclats bleutés. Le bleu, c’était la couleur de la Reine, pas la sienne. Il ne voulait être que la pâleur éclatante de la neige et la noirceur oppressante de son âme. Cependant, ses deux iris hypnotiques étaient impossibles à voiler, et c’était sans doute la seule part de lui témoignant encore de son humanité.

Rytë se sentait comme les acteurs avant une représentation. A la fois emplit d’une ivresse difficile à expliquer à qui ne l’avait jamais ressentit, et à la fois près à renoncer sur le champ tellement l’exercice demandé semblait impossible à réaliser. Son cœur battait si vite qu’il était relativement surpris qu’on ne l’entendit pas résonner dans le hall de la tour, bien plus fort que ses phalanges précédemment. Le jeune homme imagina quelques instants ce que penserait Herinnen s’il s’aventurait à l’intérieur de son crâne maintenant et eut presque envie de s’enfuir comme l’enfant qu’il était sensé ne plus être aurait pu le faire. S’enfuir et se cacher dans un trou creusé dans la neige pour qu’absolument personne ne puisse voir le moindre signe de faiblesse en lui. Parce qu’il n’était pas faible. Il était celui né pour régner sur ce pays, afin que ce peuple ne commette pas les erreurs des Anciens. Il était la justice. Et il ne décevrait personne, ni son défunt père, ni encore moins Herinnen qui lui avait juré fidélité. Ce n’était pas le moment de se laisser aller. Ce n’était d’ailleurs jamais le moment de se laisser aller. Pas lorsqu’on était Rytë Kasiri, fils d’Alwin Kasiri, premier des Neuf sages et donc futur dirigeant légal du Itiaï.

Le premier sage soupira lentement. Il tira sur son capuchon pour le faire descendre un peu plus bas sur son visage et s’avança vers l’immense porte de la tour. La première chose qu’il vit en sortant de cet endroit qu’il quittait si peu en plein jour, ce fut cette longue cascade de cheveux bleutés. Les personnes qui entouraient alors la Reine restèrent pour Rytë totalement invisibles, il ne pouvait, ou ne voulait, voir qu’elle. Elle était là. A l’heure convenue. Totalement désarmée. Et il aurait suffit d’un signe de sa part, pour que les puissants mages qui se tenaient à l’intérieur de la tour l’envoi rejoindre sa famille au royaume de ceux qui ne sont plus. Rytë sera les poings. Ce n’était pas le plan. Il devait se contrôler. Herinnen lui avait rappelé cent fois avant cet instant, qu’il ne devait absolument rien faire qui puisse le discréditer aux yeux de la population. La cible, ce n’était pas la Reine, pour l’heure. Il devait se contenter de jouer son rôle, puisqu’eux tous, membres de l’Opposition, n’étaient que les soldats de leur propre machination pour rétablir l’ordre juste en Itiaï. La haine qu’il ressentait à son égard, il la contiendrait encore un peu. Le moment n’était pas encore venu de briser ses chaines pour fondre sur sa proie. Alors le premier sage avança de quelques pas encore en pleine lumière, le dos droit, la démarche fière, et il retira lentement le capuchon qui voilait presque son visage. Il laissa apparaitre ainsi aux yeux de tous, dont beaucoup pour la première fois, le visage serein d’un jeune homme de 20 ans, un léger sourire sur les lèvres. Sa tête penchée sur le côté comme si cela lui permettrait de mieux appréhender la situation. Ses yeux dénués de toute trace d’animosité fixés sur la Reine qui se tenait alors à quelques mètres de lui, entourées de soldats de l’Opposition qui venaient de vérifier qu’elle n’était pas armée, et de ceux qui étaient surement ses chiens de garde personnel.

« Ma chère souveraine… » S’entendit il prononcer, bien trop bas pour que les gens curieux avides de grands événements, venus ici pour satisfaire leur curiosité, puissent l’entendre, mais assez fort pour que celle à qui ces mots s’adressaient puisse y déceler toute l’ironie que le premier sage y avait glissé. « Si la démocratie vous fait défaut, la ponctualité semble au contraire être un de vos points forts. » ne put il s’empêcher d’ajouter sur le même ton mielleux.

Rytë avança de quelques pas en direction de la Reine Fleuve, ce même sourire faussement amical sur les lèvres. « Et bien, il serait fort regrettable d’avoir fait tout ce chemin pour rester sur le seuil, ma Reine, aussi, si vous voulez bien vous donner l’obligeance de me suivre, nous serons sans doute beaucoup plus à l’aise dans ma salle de réunion… » Faisant signe à Sirilatie de le suivre, il se retourna pour gravir les quelques marches qui les séparaient de la porte de la Tour. Puis, s’arrêtant comme s’il avait oublié quelque chose, il se retourna et ajouta en parlant très lentement, comme pour que la Reine à qui il s’adressait puisse pleinement saisir le sens de chacun de ses mots : « Oh… J’allais oublier, surtout, faites comme chez vous… » Sur ces paroles le premier sage franchit la porte de la Tour fièrement, laissant derrière lui trainer sa cape noire.
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Herinnen

Herinnen


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MessageSujet: Re: Je serais là...   Je serais là... Icon_minitimeSam 9 Oct - 7:54

  • L'excitation battait à son comble au-dehors. La foule criait, applaudissait. On aurait dit qu'on allait mettre à mort quelqu'un ou en couronner un autre. Non, en fait, toute cette foule qui se pressait en bas avait bien compris. Elle avait tout compris. Car au sortir de cette réunion, la couronne allait changer de tête et le Château d'occupant. Et ce ne serait pas un Sage qui serait mis à mort.

    Herinnen repensait à Huoriu. A cette journée où il avait décidé d'intervenir dans sa vie et de tout y chambouler, pour le meilleur et pour le pire. Il se demandait souvent ce qu'il aurait fait s'il ne l'avait pas rencontré et sincèrement, il ne se voyait pas d'avenir. Il le regrettait souvent, avec sa longue barbe blanche, son air sage, calme et sa voix acerbe, tout comme ses critiques. Il regrettait sa résistance : même ces deux forces qui s'affronteraient bientôt, la Reine et le Premier Sage ne pouvaient pas se mettre en travers de son chemin et il y pouvait déceler les pensées qu'ils effaçaient de leur visage à la perfection. Il regrettait son visage ridé et pâle, siège de toute la sagesse qu'un vieillard peut avoir. Lui-même se fichait bien de sa jeunesse tant qu'il pourrait avoir sa sagesse quand l'âge viendrait. Les Nouveaux Sages étaient souvent plus vieux que lui, mais il n'y sentait pas la même expérience. Il se sentait, bien entendu, définitivement supérieur. Mais Huoriu tout de même, le vieux Sage face au Roi à la Crinière Rouge... Cela était un de ces combats qui méritait d'être chanté longtemps encore. Qu'en était-il de celui-ci ? Celui auquel il était obligé de prendre part sous peine que l'Histoire le plante là. Deux jeunes gens, tout justes sortis de l'adolescence, deux orphelins jugés sur des postes bien trop hauts pour leur nombre d'étés, un jeune homme attirant et une jeune femme généreuse. Deux forces incontrôlables aux cheveux bleus. Cela était-il un combat aussi digne ?
    L'Ancien Septième Sage lui avait bien dit de ne jamais les sous-estimer. Jamais. Il avait vu d'abord la Reine, cette enfant-Reine, montée sur le Trône à l'heure même où certaines jouent encore à des jeux insouciants. Il l'avait vue réprimer des pensées indignes et se débattre dans l'étau où les Sages la prenaient, il l'avait vue, eau calme qui se promenait pieds nus sur le sol en pierre froid de la bibliothèque, attendre en silence qu'il lui tende le livre qu'elle désirait lire. Il l'avait aussi vue faible, honteuse de son couple royal catastrophique, il l'avait vue, stérile et incapable de donner un héritier au Royaume... Mais il avait aussi vu Rytë. Rytë dans la foule à quelques pas de lui, assistant sans ciller à la mise à mort d'une innocente plus jeune que lui. Il l'avait vu, blessé quand il l'avait empêcher de se jeter une dernière fois sur son père, Alwin, dans l'espoir fou de se sauver. Il l'avait vu haïr de toutes ses forces cette jeune femme qui prenait la place qui lui était destinée. Il l'avait vu se battre et devenir lui-même l'idéal que son père lui avait inculqué à grands coups de marteaux. Il avait vu et il avait choisi. Il avait choisi l'Opposition.

    Quelle place aurait-il a jouer dans ce petit jeu de pouvoir ? Lui qui lisait les pensées et qui ne laissait pas les autres lire les siennes ? Lui qui savait tout et qui était pourtant si mystérieux ? Lui qui se rangeait si souvent dans l'Ombre et qui se jugeait cependant si supérieur ? Avait-on besoin de lui dans ce petit jeu-là ? Aurait-il du se jeter entre les Gardes de la Reine pour y tirer son maître et fuir le plus loin possible ? A quoi pensait donc Huoriu quand il lui avait demandé de s'occuper du Nouveau Premier Sage ? Y voyait-il sa destinée ?

    Mais ces pensées-là, aussi troublantes soient-elle ne franchirent pas ses lèvres et son crâne. Son expression resta de glace même si un observateur attentif aurait pu remarquer qu'il était un peu plus tendu que d'habitude. Mais les autres Sages, eux, étaient trop occupés à parler de leur future victoire. D'ailleurs, cela faisait-il encore sens ? Dans cette grande pièce où un seul Trône (l'exacte réplique que celui où Hir posait son humble postérieur) faisait face à Neuf sièges de pierre à peine taillée. La Reine avait montré qu'elle pouvait mettre à mort Neuf vieillards. Ils allaient lui montrer, face à face, que Neuf personnes, les plus quelconques soient-elles pouvaient la mettre à mort aussi, la réduire à Néant, elle, la Reine du cadavre amputé du Itiaï, elle, la fille même d'un lion abattu par un serpent.
    Herinnen regarda Rytë. Il semblait anormalement calme. Mais il le sentait bouillir : il devait bouillir d'impatience, de rage et de plaisir sadique à l'approche de la Reine, comme un assassin regarde passer sa victime, insouciante en sachant très bien comment il allait mettre fin à ses jours. Tout avait été planifié : ils avaient longtemps travaillé sur le piège qui allait se refermer sur elle une bonne fois pour toute. Rytë lui avait souvent demandé encore et encore quand serait le grand jour. Et maintenant, le grand jour était en train de se dérouler, ils y étaient et tous leurs plans allaient donner leurs fruits.

    Herinnen se contenterait de la place du simple spectateur, cette place qui avait si souvent mécontenté les autres Sages. Il avait un plaisir presque sadique à regarder la Reine montrer en vain toute sa force.
    Quand les acclamations s'élevèrent encore, Rytë se leva, leur intimant à tous de faire de même et de s'imposer dans l'Histoire du Itiaï. Le jeune homme aux cheveux bleus, recouverts d'une capuche, prit la tête du cortège et Herinnen le suivit, à la Septième place, mais sans jamais le lâcher des yeux. Il était là où Huoriu aurait voulu qu'il soit.

    La Reine était venue tout à fait apprêtée. Elle portait une robe qui montrait sa place et son maintien, son air, tout en elle, montrait avec force qu'elle était à sa place. Mais on allait bien vite l'y déloger. Rytë y comptait trop pour laisser le plan s'effondrer.
    De là où il était, le Septième Sage ne put voir l'expression du visage de Rytë et il ne voulait pas gaspiller son pouvoir pour savoir ce qu'il pensait : il devait le conserver pour comprendre ce que la Reine ne montrerait pas sur son visage.
    Elle était venue sans armes, mais avec ces laquais : sa soeur, cette jeune femme atrocement vulgaire, habillée comme un homme et sans aucune classe (HS : en plus, elle regarde Rytë d'une manière pas choc, là, oh, oh, oh, l'est à moi, t'as pas encore compris ? xD], il y avait également cette jeune fille, un peu plus jeune qu'elle qui semblait être d'une banalité sans bornes et d'utilité aucune [HS : Sirilatie : pense pas de ma Bestah comme ça, toi !] et aussi cet homme, ce Vizir, cet Adril qui suivait la Reine comme un toutou obéissant, il ne l'aimait pas, décidément pas : il était le seul à représenter une véritable menace. En tout, on pouvait donc que c'était un cortège aussi charmant qu'inutile qui se présentait à eux. Peut-être la victoire serait-elle plus facile qu'ils ne l'avaient crue.

    Herinnen resta silencieux, comme les autres Sages tandis que Rytë accueillait avec une voix tout aussi hypocrite que courtoise, sa pire ennemie. Dès à présent, les hostilités étaient lancées et c'était un combat à mort qu'ils allaient se livrer : leurs points de vue étaient trop divergents pour qu'ils puissent trouver vraiment un terrain d'entente, même si la Reine semblait croire que si. Les paroles du Nouveau Premier Sage étaient comme des milliers de petites aiguilles parfaitement bien lancées qui allèrent toutes se planter à l'endroit voulu, au vu du resserrement de la mâchoire de la Reine. Elle était trop jeune pour se baigner dans de telles eaux. Mais sa réaction était très discrète par rapport aux explosions littérales de Kaleb et d'Iiray. Mais ils ne le savaient pas encore : ils n'étaient que des jouets, des témoins et des ornements. Eux, les Nouveaux Sages, les Vizirs, les suivantes et les soeurs. C'était un duel. Et Rytë semblait bien parti pour le remporter.

    Rytë montra à ses invités le chemin jusqu'à la salle de réunion qu'ils venaient de quitter comme un maître de maison quelques peu froid mais ironique l'aurait fait. Les Sages, eux, s'étaient plaqués contre les murs pour faire une sorte de haie d'honneur à ces innocents condamnés à mort. Quand la Reine passa près de lui, ses yeux cherchant à identifier un visage connu parmi cette haie humaine aux robes blanches et aux visages inexpressifs, Herinnen lui sourit. Elle se souvenait à coup sûr de lui. Comment aurait-elle pu l'oublier. Elle pâlit. Elle l'avait reconnu et elle savait à présent, combien le coeur des Hommes pouvait être changeant.
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